Au retour du congrès de Lille …
Le vingt-neuvième congrès bisannuel de l’Association Catholique Française pour l’Étude de la Bible (ACFEB, https://acfeb.org) s’est tenu à Lille du mercredi 28 au vendredi 30 août 2024, dans les locaux de l’Université Catholique de Lille (UCLille) au 60, boulevard Vauban. Son thème, « Une Bible à géométrie variable ? La littérature deutérocanonique : histoire, rayonnement, enjeux », a été pleinement respecté ; tant les contributions académiques que les rencontres qu’il a permises aux 100 congressistes ont donné beaucoup de satisfaction aux organisateurs et aux participants. Le groupe régional Nord en a assuré la préparation et l’animation, sous la houlette de la Professeure Catherine Vialle, de la faculté de théologie de l’UCLille.
Les activités académiques ont occupé les participants présents sur le site pendant cinq demi-journées. Les congressistes ont été accueillis par le Président-Recteur délégué de l’UCLille, l’abbé Thierry Magnin, physicien et théologien, qui a évoqué les différentes facultés et institutions de formation constituant l’UCLille, maison de presque 150 ans dont le rayonnement est considérable. Les conférenciers venus d’Italie, de Suisse et de notre association sœur au Canada, l’ACÉBAC, se sont joints aux enseignants-chercheurs de l’UCLille et de l’université de Lorraine pour proposer le programme suivant :
– Konrad Schmid (Université de Zurich), « La Bible comme anachronisme : Comment distinguer historiquement la littérature biblique, parabiblique et postbiblique ? »
– Antonella Bellantuono (Université Catholique de Lille), « Quand le judaïsme parle grec : ce que les Deutérocanoniques nous disent sur l’identité juive dans le monde hellénistique »
– Frédérique Rey (Université de Lorraine), « Trajectoire textuelle des manuscrits de Ben Sira »
– Jean-Daniel Macchi (Université de Genève), « Les Bibles protestantes, histoires et enjeux œcuméniques »
– Isabelle Lemelin (Université du Québec à Montréal, CJF), « Une relecture poétique du martyre de 2 M 7 par Judah Halevi, ledit “Chantre de Sion” »
– Luca Mazzinghi (Université Pontificale Grégorienne), « Le livre de la Sagesse entre sagesse ancienne et sagesse grecque »
– Catherine Vialle (Université Catholique de Lille), « La perception de l’action de Dieu et la place du témoignage dans la littérature deutérocanonique »
– Benoît de Baenst (Université Catholique de Lille), « Réflexions épistémologiques et théologiques »
Doctorants et jeunes chercheurs ont participé en nombre relativement important (onze communications scientifiques) à cette édition du congrès de l’ACFEB, contribuant à une ambiance de renouveau appréciée. Huit ateliers de travail sur texte biblique ont été proposés par des membres de l’Association aux congressistes qui ont ainsi pu conjuguer leurs compétences. Les échanges de spécialistes avec des étudiants mais aussi avec les autres passionnés qui participaient au congrès, ont permis de partager et de faire grandir les connaissances scientifiques, de nourrir la pastorale biblique et de stimuler ceux qui découvrent les matières traitées, comme cette Lilloise intéressée par la théologie qui avouait que « les communications ne sont pas toujours faciles à suivre, mais toujours passionnantes et stimulantes pour [s]on parcours personnel ».
L’assemblée générale de l’ACFEB s’est tenue avec une large participation et a permis entre autres d’agréer 18 candidats comme nouveaux membres de l’association, témoignant du dynamisme des groupes régionaux.
Les autres événements proposés ont également été très appréciés : repas ou rafraîchissement après l’assemblée générale, visite de la belle ville de Lille guidée par Jean-Marc Vercruysse (Université d’Artois), célébrations liturgiques dans la belle chapelle rénovée de l’UCLille, dont une célébration œcuménique et la messe présidée par Mgr Jean-Luc Garin, évêque de Saint-Claude et nouvel accompagnateur de l’ACFEB au titre de la Conférence des Évêques de France.
La météorologie a été très clémente, le soleil généreux ayant largement fait mentir la réputation maussade du « plat pays ». Le climat joyeux et amical, familial en quelque sorte, ainsi que les nombreuses et fructueuses rencontres émaillant le congrès laissent augurer un bel avenir pour les études et la pastorale bibliques dans notre pays ainsi que la poursuite de leur dimension internationale.
L’ACFEB redit toute sa reconnaissance à ceux qui ont rendu possible ce très bon congrès. Les participants à l’édition 2024 regardent d’ores et déjà vers la rencontre scientifique similaire annoncée à Lyon en 2026 sur le corpus johannique puis le congrès de 2028 qui pourrait être organisé par le groupe Sud-Ouest.
Cyprien Comte
Président de l’ACFEB