Les Actes des apôtres (2024)
Analysés selon les lois de la rhétorique biblico-sémitique, les Actes des apôtres se sont révélés organisés, comme beaucoup d’autres textes bibliques, de manière concentrique. Deux sections de grande ampleur (A: 1,1–14,28 et C: 15,36–28,31) encadrent une section beaucoup plus courte, intitulée traditionnellement «Le concile de Jérusalem» (B: 15,1-35). Les sections extrêmes comptent chacune neuf séquences, organisées elles aussi de manière concentrique: chacune est focalisée sur sa cinquième séquence qui joue le rôle de pivot, de tournant de la section. Il s’agit du témoignage extrême d’Étienne (A5: 6,1–8,1a), puis de celui de Paul qui n’échappe à la mort que pour être conduit à l’abattoir du tribunal de César (C5: 21,1–23,35).
Au centre de l’œuvre, le concile de Jérusalem constitue la ligne de partage des eaux. C’est à ce moment-là qu’est discuté et résolu le problème majeur qui s’était posé peu à peu durant la première section: à quelles conditions les païens pouvaient-ils être accueillis et intégrés dans la communauté des disciples de Jésus? Devaient-ils devenir juifs, soumis à la Loi de Moïse, à commencer par la circoncision, ou pouvaient-ils rester ce qu’ils étaient? Si les païens n’intégraient pas, à part entière, la communauté des fils d’Israël, les Juifs devenus eux aussi disciples de Jésus pouvaient-ils frayer avec eux, partager leurs repas sans devenir impurs, comme eux, selon la Loi? L’unité devait-elle se faire par pure assimilation ou pouvait-elle supporter la différence? La décision prise par l’assemblée ne fit qu’entériner celle que Dieu lui-même avait manifestée en faisant descendre son Esprit sur les païens réunis dans la maison du centurion romain Corneille, comme il l’avait fait sur les seuls Juifs le jour de la Pentecôte, surprenant grandement les Juifs témoins de la scène.
À partir du concile, la mission put reprendre avec sérénité auprès des Juifs et des païens devenus disciples de Jésus, ne formant qu’une seule et même Église. Le «nous» des chrétiens est pluriel et il l’est resté jusqu’aujourd’hui. Le récit des Actes — avec ses fameux «passages en nous» — invite le lecteur actuel à entrer dans le «nous» de la fraternité qui surmonte et vainc la jalousie.
Au centre de l’œuvre, le concile de Jérusalem constitue la ligne de partage des eaux. C’est à ce moment-là qu’est discuté et résolu le problème majeur qui s’était posé peu à peu durant la première section: à quelles conditions les païens pouvaient-ils être accueillis et intégrés dans la communauté des disciples de Jésus? Devaient-ils devenir juifs, soumis à la Loi de Moïse, à commencer par la circoncision, ou pouvaient-ils rester ce qu’ils étaient? Si les païens n’intégraient pas, à part entière, la communauté des fils d’Israël, les Juifs devenus eux aussi disciples de Jésus pouvaient-ils frayer avec eux, partager leurs repas sans devenir impurs, comme eux, selon la Loi? L’unité devait-elle se faire par pure assimilation ou pouvait-elle supporter la différence? La décision prise par l’assemblée ne fit qu’entériner celle que Dieu lui-même avait manifestée en faisant descendre son Esprit sur les païens réunis dans la maison du centurion romain Corneille, comme il l’avait fait sur les seuls Juifs le jour de la Pentecôte, surprenant grandement les Juifs témoins de la scène.
À partir du concile, la mission put reprendre avec sérénité auprès des Juifs et des païens devenus disciples de Jésus, ne formant qu’une seule et même Église. Le «nous» des chrétiens est pluriel et il l’est resté jusqu’aujourd’hui. Le récit des Actes — avec ses fameux «passages en nous» — invite le lecteur actuel à entrer dans le «nous» de la fraternité qui surmonte et vainc la jalousie.