Rencontre avec le p. Édouard Cothenet en 2024
Nous souhaitons un bon centenaire au p.Édouard Cothenet, ancien président de l’ACFEB, qui a bien voulu écrire quelques lignes pour revenir sur ces années de service de l’Église et de la Parole de Dieu. »
« Né à Bourges en 1924, j’ai été très marqué par le scoutisme et ai connu le drame de l’occupation allemande Ma génération a bénéficié du l’essor des études bibliques après la publication de Divino Afflante (1943). Parmi les professeurs qui m’ont le plus marqué à la Catho de Paris, André Robert (pss) pour l’Ancien Testament et Jean Daniélou (sj) pour les origines chrétiennes. Invitation à replacer les textes bibliques dans la grande tradition de l’Église.
À Rome, le Père Lyonnet m’a passionné pour S.Paul. Ensuite une année à Jérusalem, au moment où le Père R. de Vaux achevait les fouilles de Qumran. À mon retour, douche froide avec la nomination au collège Ste- Marie ; un point, c’est tout ! jusqu’au jour où le Père Daniélou me confie un TD à la Catho : Entre temps, j’avais découvert le monde des migrants et suis devenu l’aumônier des Portugais.
J’adhérai à l’ACFEB dès sa fondation. Grâce au Père Cazelles, j’ai gravi quelques échelons… Un grand honneur pour moi fut de participer à la TOB, en tandem avec le Pasteur suisse Jean Claude Margot pour la 1 re de Pierre. La collaboration au Dictionnaire des Religions, demandé par les PUF à Mgr Poupard, m’ a ouvert bien des horizons. Chargé par Mgr Eyt de prendre la direction de l’Institut d’Études Religieuses avec Mme Gombault comme adjointe, j’y ai accueilli de plus en plus de laïques engagées dans la pastorale.
Au congrès de Lyon sur les Paraboles (1991), à la suite de Ch. Perrot, je fus élu Président de l’ACFEB, avec la mission de renforcer nos liens des relations à établir avec les Associations sœurs du Canada, d’Espagne, de Catalogne, d’Italie. Parmi les Congrès de cette période, je rappelle celui de Toulouse sur l’évangile de Jean avec la visite de St-Bertrand de Comminges. Le Congrès de Paris sur la Sagesse fut très bien préparé par J. Trublet et comporta une visite à la BNF.
Atteint par la limite d’âge, j’ai dû quitter la chère Catho. L’animation de la communauté de St-Bonnet à Bourges me laissait le temps de la formation biblique dans le diocèse et de-ci de-là de collaborer aux Cahiers Évangile et à la revue liturgique Feu nouveau. Dans la revue Esprit et Vie, nombre de bulletins et recensions ont donné lieu à des livres, notamment sur les Apocryphes du Nouveau Testament.
En conclusion, cette diversité d’engagements correspond à la situation de nombreux collègues surchargés de sollicitations diverses. C’est le zèle pour la Parole de Dieu proclamée dans la célébration eucharistique qui permet de tenir le cap.
Que dire au soir de ma vie ? C’est aux plus jeunes de trouver l’équilibre entre l’étude scientifique de la Parole de Dieu et la manière dont elle peut répondre aux questions de notre temps. Les jeunes sont plus attiré par une lecture spontanée, plus chaleureuse mais non sans le danger de faire dire au texte ce qui nius conforte dans nos propres conceptions, alors que la Parole est un feu qui brûle sans consumer. Pour conduire au Royaume qui est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint (Rm 14, 37). En raison de mon attachement social et pastoral, j’ai reçu la Médaille de la Ville de Bourges, lors d’une réception organisée par le Maire, en présence de Mgr Beau, archevêque du diocèse. Il ne me reste plus qu’à réciter le Nunc dimittis ! »
p.Édouard Cothenet, ancien président de l’ACFEB